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4/ Divers
La troisième et dernière partie du T.P.E sera composée de trois rubriques. La première concernera les différents points de distribution des journaux gratuits et payants, le second fera l’analyse complète du sondage, tandis que le troisième parlera de l’avis de la presse concernant la gratuité.
1/ Points de distribution
D’après les documents concernant les points de distribution de la presse gratuite, on remarque très clairement que ces derniers sont placés stratégiquement. En effet, la plupart se situent au centre ville, sur les quais des stations de tramway les plus fréquentées à Strasbourg, tel « Homme de Fer » ou encore « Rotonde ». Le journal « 20 Minutes » distribue 30 000 exemplaires par jour contre seulement 15 000 exemplaires de « Métro », il est donc normal de voir apparaître plus de points de distribution du premier cité.
Les Dernières Nouvelles d’Alsace sont quant à elles vendues à plus de 100 000 exemplaires par jour. Les points de distribution sont bien entendu différents de ceux des quotidiens gratuits. En effet, on retrouve les « DN » chez tous les buralistes en Alsace (photo ci-dessus). De surcroît, contrairement aux gratuits, il est possible de s’abonner aux DNA pour 28,12€ par mois.
Les points de distribution varient selon le « standing » du journal. Les gratuits sont distribués à des endroits stratégiques, tandis que les payants sont vendus chez tous les marchands de journaux.
2/ Sondage
Il nous a semblé essentiel dans la réalisation et la conception de notre T.P.E de sonder un maximum de personnes dans le but de récolter le plus d’avis possibles. En effet, un sondage est une technique qui consiste à mesurer les comportements ou les opinions d'un ensemble de personnes à partir du recueil (par questionnaire) des comportements d'une partie seulement de cet ensemble. Le but de ce sondage est de poser les bonnes questions afin de nous aider à résoudre notre problématique, si bien que la dernière question est : « Presse gratuite/Presse payante : opposition ou cohabitation ? ». Mais difficile de départager le tout, puisque 38% des sondés ont répondu qu’il y avait opposition entre les deux types de journaux, contre 41% qui ont répondu que la presse gratuite cohabitait avec la presse payante. On ressent tout de même une certaine hésitation, car 21% des sondés n’ont guère d’avis sur la question.
Grâce à ce sondage, nous avons appris que 93% des personnes avaient accès à la presse gratuite, mais que seulement 32% la lisaient régulièrement. Les points de distributions sont, nous l’avons vu dans la partie précédente, stratégiquement placés, afin que chacun puisse lire la presse gratuite. Si bien que 40% des sondés lisent la presse gratuite dans les transports en commun, 29% au lycée et seulement 5% à leur domicile. Les raisons de cette lecture sont bien entendu très diversifiées, mais la majorité des sondés lisent la presse gratuite pour s’occuper (45%). Le résultat le plus surprenant vient sans aucun doute du fait que seuls 28% des sondés lisent la presse gratuite dans l’optique de s’informer, ce qui est tout de même le but premier d’un journal, qu’il soit gratuit ou payant. D’ailleurs, 10% des sondés profitent de la presse gratuite pour ne pas avoir à acheter de journaux payants. Il semblerait que « 20 Minutes » soit le gratuit favori des Strasbourgeois, ce dernier devançant « Métro » ainsi que « Sports ».
Mais la presse gratuite est-elle un parasite pour la presse payante ? D’après les sondés, oui. En effet, 59% d’entres eux pensent que la presse gratuite fait peur à la presse payante. La publicité, grande partie du financement des quotidiens gratuits, ne dérange pas spécialement le public. En effet, seulement 20% de ce dernier avoue être beaucoup dérangé par la publicité, contre 52% étant indifférents.
La qualité des articles joue un rôle primordial pour la réputation du journal, qui peut en un clin d’œil se faire propulser numéro un des journaux partisans du gouvernement de gauche ou de droite.
Pour la presse gratuite, 54% des sondés pensent que la qualité des articles est moyenne, 27% pensent qu’elle est satisfaisante, et 19% pensent que la qualité des articles des journaux gratuits tels « Métro » ou « 20 Minutes » est mauvaise.
On note que 0% des sondés pense que la qualité des articles est bonne. Il y a donc une différence très importante entre les gratuits et les payants.
3/ L’avis de la presse et des lecteurs
Que pense réellement la famille de la presse de ces gratuits qui leur font une rude concurrence ? C’est ce que nous allons essayer d’étudier dans cette partie, avec comme support des interviews parues sur le site internet du magazine « 60 Millions de Consommateurs » de Christine Ockrent, ainsi que de Jean-Marie Charon.
Christine Ockrent, journaliste et membre du conseil éditorial du journal « Métro », explique que la presse gratuite permet de faire lire des gens qui habituellement ne le font pas ou très peu. Ainsi, ces derniers auront un accès direct à l’information, de qualité et résumant l’actualité. De surcroît, les journaux gratuits se servent essentiellement des dépêches de l’AFP (Agence France Presse), tout comme les journaux payants, mais qui eux, au contraire des gratuits, y ajoutent l’enquête, l’analyse et l’éditorial. C’est ce que critique Jean-Marie Charon, sociologue au centre d’étude des mouvements sociaux du CNRS et spécialiste des médias. En effet, ce dernier affirme que les médias doivent jouer un rôle de point de vue de débats d’idées, du travail citoyen et de la réflexion. Il sous-entend donc un manque d’analyse flagrant dans les articles des journaux gratuits tels « Métro » ou encore « 20 Minutes ». De surcroît, Christine Ockrent affirme que « l’ensemble des médias, et notamment la télévision et la radio, vivent de la publicité. Or, il ne viendrait à l’idée de personne de remettre en cause l’intégrité des informations des journalistes de RTL ou d’Europe 1 par exemple ». Cet argument vient contrer l’attaque de Jean-Marie Charon : « Il y a aussi un risque important de déstabilisation de la presse quotidienne payante, par une ponction dans le budget des annonceurs. Le marché publicitaire français de la presse est un des plus faibles d’Europe. Les annonceurs français préfèrent la publicité hors médias (affichage, prospectus) ».
Christine Ockrent dénote que les gratuits n’ont jamais détruit la presse payante, tandis que Jean-Marie Charon pense que ce point n’est pas fondamental. Serait-il en manque d’arguments ? En tous les cas, d’après Christine Ockrent, il n’y a pas concurrence, mais plutôt complémentarité. En effet, selon les propos plus ou moins explicites des deux spécialistes, la presse gratuite n’a pas détruit la presse payante, ce qui laisse à penser qu’il n’y a pas d’opposition entre les deux types de journaux, mais plutôt cohabitation.
Voici ci-dessous quelques réactions du lectorat de la presse qui nous ont paru intéressantes dans l’optique de répondre à notre problématique :
Une lectrice âgée de 31 ans habitant Toulouse : « La presse gratuite permet de connaître les grandes lignes de l'actualité. La presse payante apporte un complément d'information non négligeable ».
Jean-Jacques Ghrib, logeant à Strasbourg : « Les gratuits ne peuvent rivaliser en sérieux et en prestige avec les quotidiens existants, aussi attirent-ils une toute autre clientèle publicitaire, plus localisée. De même qu'ils ne visent pas le même lectorat ».
Ces deux réactions de lecteurs, l’un pour la presse gratuite, l’autre contre, démontre bien que la presse gratuite cohabite avec la presse payante. En effet, comme l’affirme la lectrice de Toulouse, la presse payante apporte un complément d’information, qu’il ne faut bien entendu négliger. Du côté du lecteur strasbourgeois, les gratuits ne peuvent même pas rivaliser avec les payants. Ils attirent une autre clientèle, plus localisée. Si bien que la presse gratuite et la presse payante cohabitent.
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