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2/ Les journaux et l'argent
A/ La publicité
Il subsiste une différence fondamentale entre journaux gratuits et payants : leur prix. Aussi, si des journaux classiques peuvent compter sur des rentrées d’argent venant de leur vente, il en va tout autrement pour les gratuits. Comment font-ils pour payer le papier, l’encre, l’impression, pour rémunérer leurs employés, qu’ils soient journalistes ou chargés de la promotion etc ? Une réponse : la publicité. Mais bien entendu, chaque journal a recours à la publicité. Mais il est intéressant de voir la part des annonceurs dans un quotidien, qu’il soit payant ou gratuit.
Pour faire cette analyse, nous avons choisi d’étendre notre champ d’investigation à deux autres journaux, Le Figaro et 20 Minutes.
Dernières Nouvelles d’Alsace (édition du 18.01.06)
1er cahier : 3 publicités dont une en page entière
Cahier Région : 5
Cahier Sports : 2, dont une page entière
Cahier Locale : 11
Type de publicité : commerces de proximité, supermarchés (Atac, Lidl,…)
Remarque : concentration des publicités en pages Locale
Total : 21 publicités dont 2 pages entières pour un total de 45 pages
Ratio : 1 publicité toutes les 2 pages environ
Le Figaro
1er cahier : 4
2nd cahier : 4
3e cahier : 4
Type de publicité : produits de luxe (montres, sacs,…), spectacles
Remarque : publicités bien réparties sur l’ensemble du journal, cela lui permet de ne pas paraître surchargé
Total : 12 publicités, aucune page entière pour un total de 40 pages
Ratio : 1 pub toutes les 3 pages environ
20 Minutes
Type de publicités : essentiellement téléphonie mobile, nouvelles technologies
Total : 11 publicités, aucune page entière pour 32 pages
Ratio : 1 publicité toutes les 3 pages environ
Metro
Type de publicités : essentiellement téléphonie mobile, nouvelles technologies
Total : 12 dont 3 pages entières pour 16 pages
Ratio : près d’une annonce à chaque page
On remarque que la palme du journal au ratio publicité/pages le plus élevé revient au gratuit Metro avec près d’une publicité par page. Suit le quotidien régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace, puis Le Figaro et 20 Minutes, deux journaux radicalement différents mais aux ratios quasi identiques.
On peut donc en déduire que les DNA penchent pour un grand nombre d’annonces pour satisfaire de maximum d’entreprises locales pour lesquelles ce journal est souvent l’unique moyen de faire leur promotion. Le Figaro, en revanche, tend vers une politique laissant la part belle aux articles et aux photographies, et publie quelques annonces des plus
grandes marques, souvent de produits de luxe comme Hermès ou Rolex. Ces publicités s’adressent au lectorat souvent très aisé du journal.
Le gratuit 20 Minutes, contient des publicités visant des lecteurs dont la moyenne d’âge est estimée à 34 ans, et dont les besoins s’orientent souvent vers les nouvelles technologies comme les lecteurs MP3 ou bien évidemment les téléphones portables. Idem pour Metro, malgré une moyenne d’âge du lectorat légèrement inférieure, estimée à 29 ans.
En définitive, les journaux sont un terrain où s’affrontent les marques à coup de slogans et de phrases choc pour s’arracher les faveurs, et donc l’argent, des lecteurs. Terrain qui s’est agrandi avec l’arrivée des gratuits, au grand bonheur des publicitaires.
Selon Jean-François Audibert, directeur des médias à BETC Euro RSCG, « ils ont comblé un vide ». Ils touchent « la cible sociologique du middle age urbain non lectorat de presse quotidienne. » Les gratuits sont devenus incontournables dans le cadre de campagnes publicitaires visant les moins de 35 ans.
Un avantage pour l’annonceur, c’est le coût bon marché de la page : 54 400 € brut pour une page entière dans Metro à l’échelle nationale, 66 300 € pour 20 Minutes, alors que le prix avoisine les 100 000 € dans Le Figaro et Le Monde.
Mais malgré le soutien des annonceurs, on peut se demander si ces journaux gratuits sont rentables : en effet, si le chiffre d’affaires de Metro en 2004 est annoncé à hauteur de 20,6 millions d’euros, son passif est estimé à près de 2,6 millions, alors que 20 Minutes se refuse à divulguer quelque chiffre concernant ses pertes la même année, pour un chiffre d’affaires quasi équivalent à l’autre gratuit, soit évalué à 22,8 millions d’euros.
Toutefois, Metro affirme qu’il est arrivé à l’équilibre financier fin 2005, tandis que 20 Minutes prévoit d’être rentable en 2006.
Comment vont évoluer ces chiffres ? Seul l’avenir le dira, même si on prédit une inflation du nombre de titres pour les années à venir. Autant dire que ce marché s’annonce de plus en plus concurrentiel. De bon augure pour les publicitaires.
B/ Sponsoring
Dans cette partie, nous étudierons dans un premier temps les différents investissements et partenariats des DNA, et ensuite nous verrons ceux de « 20 Minutes ».
1/ Dernières Nouvelles d’Alsace
Les DNA, en temps que journal régional, réalisent leurs partenariats en Alsace, et surtout dans le Bas-Rhin.
a. partenariats sportifs
Les dernières Nouvelles d’Alsace collaborent notamment avec toutes les grandes équipes sportives bas-rhinoises. Pour le football, elles ont été « sponsor maillot » et sont toujours partenaire du Racing Club de Strasbourg. D’un point de vue basket-ball, elles sponsorisent la SIG (Strasbourg Illkirch-Graffenstaden). L’Etoile Noire, équipe de hockey sur glace de Strasbourg, a actuellement les « DN » en sponsor maillot. Et enfin les DNA sont partenaires de l’équipe de handball de Sélestat.
De plus les DNA produisent chaque année le « Meeting DNA » d’athlétisme à Hautepierre, où l’on peut retrouver des sportifs tel que Mehdi Baala. Les Dernières Nouvelles d’Alsace réalisent des partenariats avec des rassemblements sportifs ouverts au grand public, comme « la Nordique des Crêtes »(ski de fond).
b. partenariats culturels
Les Dernières Nouvelles d’Alsace collaborent avec l’Association Régions Presse Enseignement Jeunesse (ARPEJ), ce qui consiste à ouvrir ses colonnes aux enseignants et aux jeunes.
Les DNA sponsorisent aussi des spectacles (musique, théâtre, …), par exemple la pièce de théâtre « Incandescent Macbeth », ou encore la majeure partie des spectacles de l’Opéra du Rhin.
2/ 20 Minutes
Pour le journal 20 Minutes les partenariats sont beaucoup moins développés que les Dernières Nouvelles d’Alsace. En effet, « 20 Minutes » est sponsor principal du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, pour lequel « 20 Minutes » a publié un cahier « spécial Angoulême » dans son édition du jeudi 26 janvier 2006.
Depuis début 2005, 20 Minutes est partenaire de « Monster.fr », leader mondial des sites de recrutement en ligne. Grâce à ce partenariat, les internautes pourront consulter l’intégralité des offres d’emploi publiées respectivement par les deux médias à partir du site Internet de l’un ou de l’autre.
Dans le même ordre d’idée, 20 Minutes a signé un partenariat concernant leurs rubriques emplois, ceci dans un but de toucher un plus large public.
Enfin, les 20 Minutes ont réalisé des collaborations avec quelques films.
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